Les paroles s’envolent, les écrits restent ! Retenir les mots volatils, telle est la mission de la sténotypie de conférences. Peu connue du grand public, elle exhale parfois un parfum suranné de sténodactylo ou évoque au mieux quelques images de séries américaines. Reposant sur la phonétique, la sténotypie existe pourtant depuis plus de 100 ans. Elle reste à ce jour la méthode de transcription de la parole la plus performante, permettant de saisir tout discours en temps réel. Son alliance avec les nouvelles technologies en fait un outil toujours plus précis et lui promet de belles perspectives.
La sténotypie de conférences : un procédé de transcription instantané plus que centenaire
De la sténographie à la sténotypie
Dès l’avènement de l’écriture et bien avant celui de l’enregistrement audiovisuel, les humains ont cherché à fixer les discours, sermons, débats, procès… : ces tâches incombaient aux scribes, moines, greffiers. Au 1er siècle avant Jésus-Christ, l’esclave Tiron, secrétaire de Cicéron, inventa sa propre méthode de sténographie (du grec ancien «stenόs» qui signifie «court» et «graphế» écriture) pour transcrire les discours de son illustre « propriétaire ». Ces notes tironiennes furent utilisées pendant dix siècles ! Puis les procédés manuels se sont mécanisés. C’est ainsi que le bouillonnant XIXe siècle vit éclore de multiples inventions dans le monde entier : machines à écrire mais aussi différents prototypes de sténotypes. Ces claviers affranchis de l’alphabet avaient pour objectif de prendre des notes toujours plus rapidement grâce à un système de codage.
L’invention de la sténotypie moderne
Au début du XXe siècle, en 1909, un homme dénommé Marc GRANDJEAN construit la première sténotype. La méthode du même nom est toujours utilisée en France et dans les pays francophones. Cette machine est actuellement exposée au musée des Arts et des Métiers à Paris. La prise sténotypique permet de taper aussi vite que la parole en retranscrivant les sons avec un minimum de touches sur le clavier. Elle est basée sur la transcription des phonèmes sans prise en compte des fautes d’orthographe. Ainsi, comme un pianiste, le sténotypiste crée des accords en appuyant simultanément sur plusieurs touches.
À l’origine, toutes les sténotypes étaient munies d’un rouleau papier sur lequel étaient retranscrits les caractères tapés (sténogrammes). Le sténotypiste reprenait ensuite la bande et réécrivait en bon français l’ensemble du contenu. Fiable, mais long et fastidieux !
De la bande papier à la Transcription Assistée par Ordinateur (TAO)
Depuis un siècle, le sténotype a évidemment beaucoup évolué. Aujourd’hui un fichier informatique de sténogrammes a remplacé la bande papier. Différents logiciels toujours plus performants, ont fait leur apparition et permettent la TAO (Transcription Assistée par Ordinateur) simultanée à la vitesse de la parole. Les sténogrammes sont ainsi traduits en direct en texte structuré.
Pour des explications en images, visionnez cette vidéo tournée par un sténotypiste de Congrès 2000.
Une technique bien dans le XXIe siècle
Une méthode de saisie de la parole en temps réel toujours inégalée
La certification de sténotypiste exige de savoir taper plus de 210 mots/minute. Pour un résultat parfait et sans aucune faute, le sténotypiste (ou un transcripteur/rédacteur) doit reprendre le verbatim à l’issue de la réunion. Le gain de temps est pourtant réel par rapport à la frappe classique sur ordinateur. La sténotypie de conférences garantit ainsi la restitution exhaustive d’un discours en un temps record. Certains objecteront que les logiciels de reconnaissance vocale progressent en matière de transcription instantanée. Pour autant, d’un orateur à un autre, le débit varie aisément du simple au double, connaît des fluctuations, les accents sont chantants ou rugueux. La parole est saccadée ou fluide, trébuche, hésite. Dans le cadre de débats, les protagonistes se coupent la parole, etc. Le sténotypiste sait non seulement s’adapter, mais aussi noter le nom du locuteur, les incidents de séance et les éléments de procédure (votes, remplacement de présidence, suspension de séance, etc.). Aucune intelligence artificielle n’en est pour le moment capable !
Les usages actuels de la sténotypie
Tout l’intérêt du métier de sténotypiste consiste à exercer dans des environnements infiniment variés : dans les congrès et colloques, en entreprise pour la rédaction des procès-verbaux des assemblées générales, conseils d’administration et instances représentatives du personnel, mais aussi dans le cadre d’instances politiques, assemblées délibératives, d’arbitrages internationaux.
En France, au risque de décevoir les amateurs de séries judiciaires, la sténotypie n’est pas utilisée dans les tribunaux. Chez nos cousins québécois, il existe en revanche une école de sténographie judiciaire. Pour autant, la transcription du sténotypiste peut être invoquée comme preuve ou commencement de preuve par écrit dans tout type de litiges. Pour en savoir plus, consultez notre code de déontologie de la sténotypie.
La TAO peut aussi constituer un support à la rédaction d’un compte rendu retravaillé ou d’une synthèse et ne servir in extenso qu’en cas de désaccord sur le contenu.
Par ailleurs, à l’heure de l’accessibilité des médias aux sourds et malentendants, mais aussi face à l’explosion des vidéoconférences, la sténotypie a une carte majeure à jouer en matière de sous-titrage en direct.
Faire appel à un professionnel de la sténotypie
Au final, la sténotypie de conférences est une méthode de transcription fiable, efficace, souple et polyvalente. Que vous soyez en charge d’instances représentatives du personnel (CSE, CSEC, CSSCT), du secrétariat général d’une entreprise ou organisateur de colloques, Congrès 2000 vous apporte son expertise pour conserver la trace écrite de vos événements. Verbatim, compte rendu retravaillé, synthèse, relevé de conclusions, sous-titrage en direct, retrouvez ici toutes nos prestations ou contactez nous sans tarder.